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DU BRIGAND
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Nous n’entreprendrons pas de peindre à nos lecteurs la scène touchante et expressive qui eut lieu alors dans le bois du Cap-Rouge. Ceux qui, comme M. des Lauriers, ont eu occasion de goûter le même bonheur, conviendront avec nous qu’il n’est pas de paroles assez fortes, assez énergiques pour l’exprimer. De pareils moments donnés à un père, à une épouse, à un parent, à un ami quelconque, et, généralement parlant, à l’amitié ou à l’amour, après une longue absence ou un retour inespéré, sont des délices que le cœur seul pourrait dépeindre…

M. des Lauriers, après avoir donné le temps nécessaire à la manifestation de son amour paternel, fit monter Helmina avec lui dans une voiture qu’il avait emmenée, et disparut comme l’éclair, après avoir dit tout bas à Maurice de chercher maître Jacques et de l’emmener chez lui, comme il était convenu avec lui.


XV

TOUT EST DÉCOUVERT


Le temps s’écoule rapidement ; l’heure du rendez-vous est passée, et presque personne ne paraît encore dans le vaste salon où viennent d’entrer M. D…, Stéphane et Émile. Ils gardent tous trois un silence religieux, et semblent, par leur contenance, être dans l’attente de quelque grand événement…

Enfin, la porte s’ouvre, M. des Lauriers entre, et, saluant avec gravité, il gagne une large bergère placée dans le fond de l’appartement, et penche la tête sur une longue table d’acajou qui est devant lui. Puis il y a encore quelques instants de silence.

Alors un jeune homme que personne n’a le temps d’examiner entr’ouvre la porte et fait un signal convenu à M. des Lauriers, qui le suit et se retire en priant de l’attendre.

— Vous l’avez donc trouvé, Maurice ?

— Oui, monsieur ; il est dans l’antichambre.