— Merci. Tenez-vous prêt, je vais vous appeler dans l’instant.
Et il entra.
— Comment se porte M. des Lauriers ? dit maître Jacques avec familiarité et d’un air affable.
— Très bien, monsieur, dit M. des Lauriers, en déguisant son indignation.
— Vous venez sans doute, comme vous me l’avez appris, retrouver votre petite fille ? dit maître Jacques sans autre préambule.
— Oui, s’il vous plaît.
— Ah ! monsieur, dit maître Jacques en prenant un ton de découragement, il me faut vous apprendre une nouvelle des plus malheureuses ; c’est une pénible nécessité pour moi… mais…
— Parlez vite, de grâce, dit M. des Lauriers en feignant un vif empressement ; mon Dieu, qu’est-il arrivé ?…
— Je n’ose vous le dire.
— Oh ! je prévois… ma fille est morte !
— C’est comme si elle l’était… elle m’a été enlevée !
— Que dites-vous ? dit M. des Lauriers en s’arrachant les cheveux… Enlevée ?… Par qui ?
— Par des brigands, monsieur, par des scélérats…
— Par des brigands ! Et vous n’avez pu éviter ce malheur ?
— Soyez-en persuadé.
— Pauvre Helmina !… pauvre enfant ! elle qui était si digne de vivre, de briller sous les yeux de son père.
Et M. des Lauriers fit semblant de verser des larmes ; maître Jacques l’imita.
— Écoutez, monsieur, dit M. des Lauriers, il faudra faire des perquisitions pour la retrouver ; je n’épargnerai rien, et j’espère que, de votre côté, vous m’accorderez vos services.
— Avec plaisir, monsieur ; mais je crois qu’il serait inutile…
— Nous essaierons toujours ; demain donc, nous