Aller au contenu

Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
DU BRIGAND
69

Jacques, assis sur une longue bergère de bois, fumant un cigare et lisant une lettre en frissonnant. Il était alors une heure après minuit.

— Voilà, dit Maurice en mettant la main sur la poignée jaune de la porte, une rencontre faite à propos.

Maître Jacques en entendant ouvrir la porte remit précipitamment dans sa poche le papier qu’il tenait à la main, et ayant reconnu Maurice, il passa avec lui dans une petite chambre dont il ferma soigneusement la porte, et fit venir une bouteille de gin.

— Et d’où sors-tu donc à présent, Maurice ?

— De l’auberge du faubourg Saint-Louis, s’il vous plaît ; or ça, M. Jacques, j’ai plusieurs nouvelles à vous apprendre.

— C’est bon ; parle vite et parle plus bas.

— D’abord, dit Maurice avec intérêt, j’ai parlé à madame La Troupe par rapport à sa p’tite fille.

— Et elle consent ?

— Non pas immédiatement, elle vous donnera la réponse à vous-même.

— Ensuite ?

— Ensuite ; vous saurez que votre p’tite fille est malade.

— Malade ? et depuis quand ? non pas en danger au moins ?

— Non ; une indisposition seulement qui l’a prise il y a huit jours à propos de…

Maurice hésita.

— Eh bien ! à propos de quoi ? dit maître Jacques en plissant le front.

— À propos d’un jeune homme qu’elle a rencontré à l’auberge du faubourg Saint-Louis et que je viens de voir là.

— Mille diables ! dit maître Jacques en se levant brusquement et en commençant dans l’appartement une promenade désespérée ; et comment sais-tu cela ?

— Par elle-même.