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Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/75

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DU BRIGAND
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prendre ? Nous sommes perdus pour toujours ! Il est temps d’agir. Il faut le connaître ce jeune homme, il faut le tuer ! Quant à ma fille… ma fille !…

Et maître Jacques resta un moment anéanti ; puis tirant une lettre de sa poche :

— Écoute, Maurice, dit-il avec un sérieux d’enfer, veux-tu me jurer que jamais tu ne dévoileras ce que je vais te dire ?

— Je le jure.

— Eh bien ! sache que Helmina… n’est pas… ma fille !

— Que dites-vous ?

— Lis cette lettre.

Maurice lut ce qui suit :

« Londres, sept. 18…

« Mon cher ami, — J’ai le plaisir de vous informer que je suis sur le point de me mettre en route pour le Canada, afin d’embrasser la chère petite fille que je vous ai confiée et de l’emmener avec moi. Je vous dirai à mon retour ce qui m’a engagé à prendre une pareille détermination.

À la hâte,

LOUIS DES LAURIERS. »


— Ce maudit homme que je croyais mort depuis dix ans, dit maître Jacques en se frappant le front. Mille malédictions ! mais que l’enfer me confonde, s’il revoit sa fille ! Maurice, il me faut encore un service.

— Parlez, maître, dit Maurice effrayé du désespoir de maître Jacques.

— Cette nuit, le père Munro et ses brigands doivent voler chez le vieux Pierre ; demain, à pareille heure, il leur faudra enlever Helmina de ta maison.

— Que dites-vous, maître Jacques ? dit Maurice en tremblant.

— Tais-toi, ma résolution est prise ; il ne sera