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Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/79

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DU BRIGAND
75

— Mais, l’ami, vous ne savez donc pas ?…

— Et que diable, dit Maurice, comment voulez-vous que je sache ?. j’arrive justement de la campagne ; mais qu’est-il donc arrivé ?

— Oh ! si vous saviez !

— J’vous dis que je ne sais rien.

— Une affaire terrible, allez !

— Comment ?

— Tout le canton en a été épouvanté.

— Mais qu’est-ce donc ?

— Si vous saviez !

— Mais j’vous dis que je n’sais rien, encore une fois.

— Ah ! ah ! oui ; eh bien ! imaginez-vous que…

— Eh bien ?

— Imaginez-vous que Mme La Troupe… vous la connaissez ?

— Oui, un peu.

— Cette grande femme-là, qui était si avenante ! eh ! mon Dieu, vous l’avez rencontrée vingt fois pour une ; vous savez bien, c’te femme qui…

— J’vous dis que j’la connais, dit Maurice en maîtrisant autant que possible sa colère ; mais encore une fois qu’est-il donc arrivé ?

— Ah ! monsieur, ce que j’n’aurais jamais pensé, ni moi, ni ma femme, ni mes amis, ni le canton, ni…

— Que l’diable vous emporte avec vos « ni », je vais tâcher de savoir la chose plus vite, dit Maurice en s’éloignant.

— Arrêtez, arrêtez, monsieur ; je n’ai pas eu l’intention de vous fâcher ; c’est que, voyez-vous, c’est une affaire !

Et notre importun se mit à étendre les bras et à les élever au ciel.

— De grâce, monsieur, vous vous lamenterez demain, et contez-moi aujourd’hui…

— Tout d’suite, entrez chez moi ; voyez-vous, j’n’aime pas à conter ça en public, on n’sait pas ce qui peut arriver.