ment à la porte, et, en même temps, Stéphane, en écartant un peu ses mains, aperçut son ami Émile. Magloire voulut se retirer, mais Stéphane le retint.
— Demeure ici, Magloire, lui dit-il.
— Encore du chagrin, mon pauvre Stéphane, dit Émile en lui frappant légèrement sur l’épaule, vous n’êtes pas raisonnable.
— Voilà longtemps qu’il pleure comme ça, dit Magloire, c’en est « démontant. »
— Voyons, mon cher ami, montrez-vous plus ferme que cela ; avez-vous eu des nouvelles d’Helmina ?
— Ne m’en parlez plus Émile ; ne me parlez plus de cela ; je n’y penserai plus, je veux l’oublier, dit Stéphane avec un air de décision pénible… Pauvre Helmina !…
— De grâce, dites-moi qui vous a fait prendre une résolution aussi prompte ?
— L’honneur, Émile, l’honneur, croyez-vous que ce n’est rien ?
— C’est beaucoup, mais encore, parlez.
— Oui, je parlerai ; mais ce sont d’horribles révélations que je vais vous faire.
— N’importe.
— Eh bien, vous rappelez-vous Mme La Troupe ?
— Parfaitement.
— Savez-vous où elle est maintenant ?
— Où nous l’avons vue, probablement.
— Non pas où nous l’avons vue, mais où je viens de la voir…
— Expliquez-vous.
— Elle est en prison…
— En prison ! Et vous avez été la voir ?
— Il n’y a qu’un instant.
— Et depuis quand y est-elle ?
— Depuis hier ; on a trouvé chez elle des effets volés…
— La misérable, elle était donc complice ?
— Oui, Émile, complice ; elle me l’a avoué, elle m’a raconté sa vie ; vous ne vous êtes pas trompé,