Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/10

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Pénétré de cette vérité, j’ai souvent exprimé le regret que les fonds affectés à notre Institution ne permissent pas de payer deux hommes qui seraient exclusivement chargés de cette œuvre, qui ne demande ni de l’esprit ni de grands talens, mais seulement de la patience, et dont cependant le charlatanisme s’est si souvent servi pour en imposer au public. Enfin, je puis concevoir l’espérance que mon vœu ne tardera pas à se réaliser ; cette lacune sera remplie dans notre Institution, qui obtiendra, j’espère, sous ce rapport,

    Gregory en Angleterre ; E. Ramirez, de Cortone ; P. de Castro, de Mantoue ; Conrad Amman, médecin suisse qui exerçait en Hollande ; Vanhelmont, en Allemagne, entrèrent avec succès dans la même carrière.

    Dom A. Péreires vint s’établir à Paris vers l’an 1735 ; et profitant de l’ignorance où l’on était à ce sujet, il se donna pour l’inventeur de cet art. L’Académie des sciences lui confirma ce titre. Peu de temps après, M. Esnaud, également établi à Paris, obtint le même honneur. Mais enfin la vérité parut ; l’ouvrage de Bonnet et particulièrement celui d’Amman, furent connus en France, et dévoilèrent les principes de cet art, dont on avait cherché à faire un mystère, et qu’on sut apprécier enfin à sa juste valeur.