Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/100

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J’écris sa, sé, si, so, su, et je prononce fortement sa. Alors je prends la main du sourd-muet, et je la mets dans une situation horizontale, à trois ou quatre pouces de mon menton. Je lui fais observer 1o qu’en prononçant fortement une s, je souffle sur le dos de sa main d’une manière très-sensible, quoique ma tête, et par conséquent ma bouche, ne soit pas inclinée pour y souffler ; 2o que cela arrive ainsi parce que le bout de ma langue touchant presque aux dents incisives supérieures, ne laisse qu’une très-petite issue à l’air, que je chasse fortement, et l’empêche de sortir en droiture : d’un autre côté, cet air fortement poussé ne pouvant retourner en arrière, il est obligé de descendre perpendiculairement sur le dos de la main qui est au-dessous de mon menton, où il produit une impression très-sensible ; 3o que ma langue presse assez fortement l’extrémité inférieure des dents canines supérieures[1].

  1. La partie moyenne de la langue s’élevant vers le palais, la pointe appliquée contre les dents incisives, mais sans être renfermée entr’elles (comme dans le t), le souffle ne peut s’échapper qu’en filets déliés, ce qui produit le sifflement de l’s.
    Si la langue est moins élevée, le passage de la voix