Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/111

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grande de la bouche, et cela leur suffit à l’instant même ; cependant la moue que l’on fait en prononçant l’e muet ou la diphtongue eu mérite une attention particulière.

Il n’est pas toujours bien facile de leur faire saisir la différence de cette moue d’avec celle que nous faisons en prononçant ou. Cependant la seconde resserre le gosier et la bouche : la première dilate l’un et l’autre. En prononçant eu, la lèvre inférieure est tant soit peu plus pendante. Nous faisons observer aux sourds-muets qu’en soufflant dans nos mains pendant l’hiver, pour nous échauffer, nous disons naturellement eu.

N. B. Lorsque la consonne précède la voyelle, on dispose d’abord les organes, et en articulant, on prononce simultanément la consonne et la voyelle, comme pa, bé, ba. Si la voyelle précède, le son qu’elle produit est brusquement arrêté par l’articulation de la consonne, comme dans ap, ep, ab.