Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/117

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ARTICLE III.
Sur les syllabes qui finissent par une n.

Pour les syllabes qui finissent en n, comme tran, pan, san, nous disons aux sourds-muets que la voix doit se jeter dans le nez : alors nous leur faisons mettre leurs deux doigts index sur le côté de chacune de nos narines, et les presser doucement. Ensuite nous prononçons tra, pa, sa, et nous leur faisons observer qu’ils ne sentent aucun mouvement qui se fasse dans nos narines. Après cela nous disons tran, pan, san, et nous leur faisons remarquer le mouvement très-sensible qu’ils y éprouvent. Nous mettons à notre tour nos doigts sur leurs narines, et nous leur faisons prononcer d’abord tra, pa, sa ; mais nous les avertissons ensuite de jeter leur voix dans leurs narines, comme ils ont senti que nous avions fait nous-mêmes pour dire tran, pan, san. Quelques-uns d’entr’eux nous exercent un peu long-temps, d’autres le font dès la première fois. Nous aidons cette opération, en leur faisant sentir que lorsqu’ils disent tra, pa, sa, l’air qui sort de leur bouche échauffe le dos de leur main, et qu’il n’en est pas de même lorsque leur bouche étant fermée, l’air ne sort que par leurs narines.