Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/120

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plus leurs organes par un exercice continuel. Il faut aussi les obliger de parler, en ne leur donnant tous leurs besoins qu’après qu’ils les ont demandés. Si on ne se conduit pas de cette manière, tant pis pour les sourds-muets, et ceux qui s’y intéressent : quant à moi, il ne m’est pas possible d’en faire davantage.

Lorsque je n’avais point à instruire la quantité de sourds-muets qui sont venus successivement l’un après l’autre fondre sur moi, l’application que je faisais par moi-même des règles que je viens d’exposer, m’a suffi pour mettre M. Louis-François-Gabriel de Clément de la Pujade en état de prononcer en public, dans un de nos exercices, un discours latin de cinq pages et demie ; et dans l’exercice de l’année suivante, il a soutenu une dispute en règle sur la Définition de la Philosophie, dont il avait détaillé la preuve, et répondu en toute forme scholastique aux objections de M. François-Élisabeth-Jean de Didier, l’un de ses condisciples (les argumens étaient communiqués). J’ai mis aussi une sourde-muette en état de réciter de vive-voix à sa maîtresse les vingt-huit chapitres de l’Évangile selon saint Mathieu, et de dire avec elle l’Office de Primes, tous les dimanches, etc. Ces deux exemples doivent suffire.