Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’est question que d’appliquer à ces sortes de syllabes les trois opérations que nous venons de décrire. En montrant aux sourds-muets qu’il faut jeter la voix dans le nez, on leur fait prononcer con, selon ce qui a été dit, article III. En les faisant resserrer et unir deux consonnes, on leur fait dire cons, ainsi que nous l’avons expliqué, article II. Enfin, en leur mettant la main sur la bouche, et les obligeant de rester dans la disposition des organes qui conviennent à la lettre s, on les empêche de dire conseu, de la manière dont nous l’avons montré, article IV.

Tel est aujourd’hui, avec les sourds-muets, le nec plus ultra de mon ministère pour ce qui regarde la prononciation et la lecture. Je leur ai ouvert la bouche et délié la langue : je les ai mis en état de pouvoir prononcer plus ou moins distinctement toutes sortes de syllabes. Je puis dire tout simplement qu’ils savent lire, et que tout est consommé de ma part. C’est aux pères et mères, ou aux maîtres et maîtresses chez lesquels ils demeurent, à leur faire acquérir de l’usage, soit par eux-mêmes, soit en leur donnant le plus simple maître à lire, qui soit exact à leur faire une leçon tous les jours, après avoir assisté lui-même à nos premières opérations. Il s’agit de dérouiller de plus en