Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/130

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pourraient, ce n’est pas leur faute, mais celle des personnes qui parlent devant eux, et qui ne prennent pas les précautions nécessaires pour se faire entendre.

En vain répondrait-on que ces personnes ne savent pas les dispositions qu’elles doivent mettre dans leurs organes, pour rendre sensibles aux sourds-muets les paroles qu’elles prononcent : sans doute elles ne le savent pas, et c’est pour elles une espèce de mystère ; mais elles les mettent machinalement (ces dispositions) dans leurs organes, sans quoi elles ne pourraient parler, et les sourds-muets (instruits) les apercevront toujours, tant qu’on ouvrira la bouche autant qu’il sera nécessaire, et qu’on parlera lentement, en appuyant séparément sur chaque syllabe.

Nous avons cette complaisance pour les étrangers qui apprennent notre langue, et qui commencent à l’entendre et à la parler ; et de leur côté, ils font la même chose avec nous, tant que la leur ne nous est pas familière. Pourquoi n’en userons-nous pas de même avec les sourds-muets, nos frères, nos parens, nos amis, nos commensaux ? et ne serons-nous pas assez récompensés de cette espèce de gêne, si tant est qu’elle mérite ce nom, par la conso-