Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/129

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les rendre plus sensibles ; 3o que sa bouche soit assez ouverte pour laisser apercevoir les différens mouvemens de sa langue ; 4o qu’il mette une espèce de pause entre les syllabes du mot qu’il veut faire écrire ou prononcer, afin de les distinguer l’une d’avec l’autre.

Il n’est pas nécessaire qu’il fasse sortir de sa bouche le moindre son, et c’est toujours ainsi que j’en use. Les assistans voient des mouvemens extérieurs, mais ils n’entendent rien, et ne savent pas ce que ces mouvemens signifient ; le sourd-muet qui voit ces mêmes mouvemens, et qui en sait la signification, écrit le mot ou le prononce, au grand étonnement de ceux qui l’environnent.

Il est vrai que tous ceux qui parlent vis à vis des sourds-muets ne prennent pas toutes les précautions que nous venons d’expliquer, c’est ce qui fait qu’ils ne sont pas aussi clairement entendus ; mais 1o il suffit presque toujours, pour un sourd-muet intelligent, qu’il aperçoive quelques syllabes d’un mot et ensuite d’une phrase, pour qu’il devine le reste ; 2o l’habitude continuelle des sourds-muets avec les personnes chez lesquelles ils demeurent, facilite beaucoup la possibilité de les entendre ; 3o si les sourds-muets n’entendent pas autant qu’ils le