Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/26

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paraissait acquise sans efforts. Sa piété fervente, toutes ses actions, dont l’Évangile était le guide constant, annoncèrent, dès sa plus tendre jeunesse, sa vocation pour le ministère des autels. Ses parens, qui avaient d’abord résisté à ses désirs, cédèrent enfin à ses instances réitérées.

Mais ses premiers pas dans cette carrière furent marqués par des contrariétés qui purent l’armer, de bonne heure, contre les persécutions qui, plus tard, devaient mettre sa vertu à de si fréquentes épreuves. Lorsqu’il se présenta pour être admis au premier degré du sacerdoce, on lui proposa, selon l’usage alors établi dans le diocèse de Paris, de signer une formule de foi contraire à ses principes. Mais il était incapable de trahir sa pensée, et sa main refusa d’approuver ce que désavouait sa conscience. On consentit cependant à le revêtir de la dalmatique, mais en le condamnant, en quelque sorte, à ne jamais prétendre aux ordres sacrés. Malgré toute l’humilité qui le caractérisait, il pensa que ses humbles services aux pieds des autels, dans les derniers rangs du ministère, ne pourraient acquitter sa dette envers la société. C’était trop peu pour cette charité ardente qui échauffait son cœur, et qui fut en lui le flam-