Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

beau du génie. Il porta donc ses regards vers le barreau, auquel il avait été d’abord destiné. En peu de temps il eut fait les études prescrites, et il prêta le serment d’usage.

Mais pouvait-il se plaire aux tableaux de la violence, de la ruse, de la cupidité, qui provoquent journellement la rigueur des lois ? Les haines, les divisions que les arrêts de Thémis compriment, mais ne calment point ; les rugissemens de la chicane en fureur devaient trop profondément affliger cette âme douce et tranquille, faite pour la paix des autels. C’est là qu’aspiraient tous ses désirs ; c’est là que se reportaient tous ses regrets ; enfin ses vœux furent comblés.

Un digne prélat, neveu du grand Bossuet, qui édifiait, par son exemple, le diocèse de Troye, et qui appelait auprès de lui tout ce qu’il pouvait rencontrer d’hommes d’une piété austère, jaloux de rendre à l’Église un sujet aussi précieux que M. de l’Épée, lui fit offrir un modeste canonicat dans son diocèse. C’est des mains de ce vertueux évêque qu’il reçut le sacerdoce, où tendaient tous ses vœux. Il put se livrer alors, avec toute l’ardeur de son zèle, à la prédication de l’Évangile. La douce persuasion coulait de ses lèvres ; il savait rendre ai-