Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais pour comprendre une définition, il faut déjà un esprit exercé et la connaissance de la langue. Toute définition est composée de mots qui, à leur tour, ont besoin d’être définis. Pour saisir la pensée que ces mots réunis renferment, il faut non seulement connaître leur valeur absolue, mais encore leur valeur relative, et l’influence qu’ils exercent, les uns sur les autres, dans la composition de la phrase.

Ainsi on s’égare dans un labyrinthe de difficultés toujours renaissantes.

Si, à force de soins, de temps et de patience, quelques maîtres habiles se consacrant exclusivement à l’éducation d’un ou de deux sourds-muets, ont obtenu des résultats assez satisfaisans, mais toujours plus brillans que solides, ils en ont été exclusivement redevables à l’emploi, même irrégulier, qu’ils ont fait du langage des signes, seul moyen de communication qui existe, dans le principe, entre le maître et le sourd-muet.

En effet, le mot n’a en soi aucun rapport avec l’idée ; il ne peut donc la faire naître ; mais il sert à la rappeler, quand une convention préliminaire l’a lié à cette idée antérieurement bien saisie. Par quel moyen s’est opérée en nous cette liaison des mots et des idées ? C’est par les signes naturels : c’est-à-dire par tous