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saxonnes en al (accentuées) la rend plus choquante encore[1]. C’est une anomalie d’autant plus inexcusable que, au point de vue de la facilité, l’invariabilité de l’adjectif est un leurre : Je dis un leurre, et elle mérite doublement ce qualificatif, puisqu’il faut quand même dans certains cas donner un pluriel à l’adjectif, et qu’il est beaucoup plus difficile de faire apprendre par cœur des exceptions qu’une règle générale.

La langue auxiliaire devra se composer d’éléments réunissant la plus grande internationalité possible, afin d’être intelligible avec le minimum d’efforts par le plus grand nombre d’hommes.

Nous ne nous étendrons pas longuement sur le principe d’internationalité contenu, lui aussi, dans la définition de M. Jespersen. Si nous ne le faisons pas ce n’est pas parce que nous nous refuserions à attribuer toute l’importance qu’il mérite à ce principe fondamental « sine qua non » d’une langue internationale : c’est parce que nous jugeons qu’il a été assez bien mis en évidence par Ido, qui dans les Vrais principes de la langue auxiliaire lui a consacré une place à peu près exclusive ; aussi est-ce dans le Vocabulaire que se trouvent les défauts les moins nombreux.

Il y en a cependant !

Nous ne pourrions pas, par exemple, tolérer ucel pour oiseau, qui est purement italien, tandis que la racine avi atteint tous les néo-latins ; puis les anglais par le mot aviary, et le monde entier par le mot aviation, devenu international, etc.

L’étude approfondie de son vocabulaire nous révèle une foule d’autres erreurs dans le choix des ra-

  1. « Un secret sentiment d’harmonie, » pour employer l’expression de M. Couturat, nous fait trouver tout à fait odieux ce rapprochement de a singulier et de i pluriel. Ex. : bela flori, multa homi, ou encore varm jorni, floroz voyi, etc…