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9. — Il nous reste à revoir les affixes.

Peut-on dire que décoller soit le contraire de coller au même titre que mauvais est le contraire de bon ? de même déplier est-il, par rapport à plier ; ou découvrir relativement à couvrir, ce que sot est rapport à sage ? Est-il logique d’employer le préfixe mal dans l’un et l’autre cas ? Évidemment non !

Nous devons donc introduire le suffixe international des devant les racines exprimant une action, (racines verbales). Mal sera employé devant les racines exprimant une qualité (racines adjectives). Ex : Le malheureux homme déplia son manteau. La malfelicha viro desfaldis sua mantelo.

À côté de al signifiant « qui a rapport à » on introduira de même facultativement le suffixe ik dans le sens de « qui procède de », « qui découle de », « qui est la conséquence de ».

Ex. Cela, c’est de l’enfantillage : Tio estan nur infantikajo. Du reste ces deux suffixes ne seront employés que dans les cas de réelle utilité, quand la simple désinence a (moins précise) ne suffit pas.

Le préfixe ek marquera, comme en Esperanto, l’inchoation : ekklami s’écrier, ekdormi s’endormir etc., tandis que esk aura le sens précis de devenir tel : Ex. : Malyuneski, vieilli, — nokteski devenir nuit. —

isk, qui équivaut à at- ou it-eski, (dont on pourra le considérer comme une contraction) ne s’emploiera qu’avec les racines verbales, et traduira ce que M. de Beaufront rappelle « les faux verbes réfléchis ». Ex. : troviski, se trouver (= trovateski — ou troviteski).

if aura son vrai sens international de rendre tel : belifi, rendre beau, embellir ; bonifi, bonifier ; simplifi, simplifier, etc…