Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Paul-Boncour rapporte que le député T…, dans les champs de bataille de Champagne, après l’offensive de Perthes, marchait sur les cadavres allemands et choisissait le ventre, parce que c’était mou. Il buta sur l’un d’eux et alla donner de la bouche sur celle du cadavre.

— On dit de Paul-Boncour qu’il a des sentiments révolutionnaires parce qu’il ressemble à Robespierre. Clemenceau ajoute : « Oui, mais Robespierre ne savait pas qu’il ressemblait à Robespierre. »

— Les journaux disent que les aviateurs à la poursuite des zeppelins furent empêchés par la brume. Quelqu’un dit : « par la brune et la blonde ». Il s’est trouvé en effet le lendemain nombre de gens pour témoigner que nos aviateurs avaient passé la nuit du samedi dans telle maison, dans les bras de telle personne. Bouttieaux proteste. Il dit que cinq avions se sont élevés au commandement. D’ailleurs, une équipe couchera dans une baraque au Bourget.

— Que d’histoires on contera sur les fournisseurs, quand les Intendants pourront parler. Des « gens du monde » se sont faits rabatteurs, afin de toucher une commission. D’autres passaient des marchés sans se soucier de la qualité de l’achat, pourvu qu’ils eussent leur pourcentage. C’est ainsi que le neveu d’un ambassadeur passa contrat pour plusieurs centaines de mille de chaussures qui furent inutilisables.

— Dans la zone des armées, toutes les cartes illustrées faites pour les soldats et selon leurs goûts annoncent la victoire au printemps. Quel déboire s’il n’en est rien !

— En cette fin de mars, Bouttieaux dit qu’on accorde à Joffre, parmi les officiers, encore trois mois de crédit.

— Le 29, le Temps publie un article d’un Hollan-