Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/112

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— Cet optimisme est renforcé par le désir absolu de n’entendre que l’agréable, d’ignorer le désagréable. Dispositions assez générales et que flatte la presse.

— Enfin, Paris est loin de la guerre. Les restaurants débordent. Quel contraste avec ces villes angoissées de l’Est, ce défilé des blessés des Éparges dans Verdun !…

Voici un des grands drames de l’heure : le divorce entre la Ville et le Front. Et je ne dis pas tout : ces bandes de gueulards, de fêtards, de voyous, de repus, qui s’en foutent ! Ah ! qui s’en foutent…

— Il y a des gaufrettes qui s’appellent des Joffrinettes.

— Le comité des Conférences de San Francisco, présidé par Hanotaux, est invité à comprimer un peu ses frais. On n’arrive pas à supprimer, dans les prévisions de crédits, un cercueil de plomb destiné à Saint-Saëns, qui est vieux.

— Quand Poincaré revint de Russie, fin juillet 1914, il tint un langage si agressif devant le maire de Dunkerque que celui-ci dit à sa femme : « Il faut graisser mes bottes. C’est la guerre. » Les efforts qu’on raconta en faveur de la paix ne sont donc pas si ardents qu’on l’a dit.

— 8 mai. Le torpillage du Lusitania provoque une grande émotion. On se demande quelle sera l’attitude des Américains.

— Les Russes convoitant Constantinople, et l’Italie la Dalmatie, nos patriotes s’en autorisent pour convoiter la Westphalie.

— Ces mêmes patriotes disent avec satisfaction que le printemps agit sur les hommes des tranchées et les met dans les plus heureuses dispositions.

— Avenue du Bois. Toutes les femmes causent robes et chapeaux.