Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/168

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— Les Allemands trouvèrent à Bruxelles des rapports des ministres de Belgique dans les diverses capitales qui, depuis 1908, signalent que l’Angleterre et la France sont un danger pour l’Europe. Les Allemands ont publié ces papiers. Les journaux suisses en reproduisent. Le baron Guillaume, ministre à Paris, écrit le 16 janvier 1914 : « Ce sont MM. Poincaré, Delcassé, Millerand et leurs amis qui ont inventé et poursuivi la politique nationaliste, cocardière et chauvine dont nous avons constaté la renaissance. J’y vois le plus grand péril qui menace la paix de l’Europe. »

— Le 23. La Grèce refuse Chypre offerte par les Anglais. On rapporte au Conseil ce mot du roi Constantin : « Si les Alliés m’embêtent, je les fous à la mer. »

— Les trois directeurs du Journal, Matin, Petit Journal ont fait savoir à Viviani qu’ils ne voulaient pas que Jean Dupuy (Petit Parisien) fît partie d’un ministère élargi. Ils disent : « Soyons ministres tous quatre ou pas du tout. »

— La crise ministérielle touche à sa fin. Le Conseil s’est réuni aujourd’hui pour la dernière fois. Viviani a expliqué pourquoi le cabinet démissionne. Il a essayé de l’élargir. Il se heurte à des difficultés, à des résistances contre sa personne. À la dernière interpellation, sa majorité a fondu. Parmi ceux qui votèrent pour lui, certains laissèrent entendre qu’ils voteraient désormais contre lui. Il veut éviter une chute ministérielle dans le temps où nous vivons. Il passe la main.

Augagneur accuse alors Viviani de déloyauté. N’a-t-il pas appelé à Paris l’amiral Lacaze pour le remplacer, sans le consulter, lui, ministre de la Marine ? Viviani réplique qu’Augagneur s’y connaît