de luxe, les hautes payes, ne peuvent qu’inciter inconsciemment les chefs à ne pas souhaiter la fin de la guerre. Jamais ils ne retrouveront pareille existence. « On a foutu 40 ans de paix à ces cochons de civils. Ils peuvent bien nous donner dix ans de guerre. »
— Une anecdote de Voisin : Un avion allemand descend en vol plané dans nos lignes, atterrit. Le pilote saute à bas et crie de loin aux nôtres accourus : « Eh ! là, les potes, pas de blague ! Je vous en amène un. Y a assez longtemps que je guette l’occasion. » C’est un Allemand d’origine qui a toujours travaillé en France et que la mobilisation a pris en Allemagne. Depuis six mois, il guettait l’occasion favorable de livrer son officier observateur. Celui-ci, dans le dos du pilote, en plein vol, pressentait la manœuvre, et le frappait. Mais alors le pilote piquait. Et l’observateur préféra encore la prise à la chute.
— L’Illustration publie la photo d’une messe d’absolution avant l’offensive. C’est affreux, pour assurer le triomphe catholique, de donner à tous ces malheureux le sentiment qu’ils vont mourir.
— On me répète encore que Delcassé, pendant son ambassade à Saint-Pétersbourg, promit Constantinople aux Russes d’accord avec les Anglais. Double crime qui devait pousser à la guerre et indisposer les Balkans.
— « Taisez-vous, méfiez-vous, les oreilles ennemies vous écoutent. » Ainsi s’exprime une affiche répandue en tous lieux. C’est le dernier acte de Millerand, 28 octobre 1915. Elle donne l’impression ahurissante que, malgré les expulsions et les camps de concentration, la France est pleine d’Allemands. De même, certains magasins affichent : « Entrée interdite aux Allemands ». Il y en a donc encore à Paris ?