Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/177

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réplique Widal. Étienne conclut : « La caserne, c’est la santé. »

On agite aussi la vieille question de savoir qui gagna la Marne : Joffre, Galliéni, Maunoury, Foch, Sarrail ? Je suggère : « Ce sont peut-être les hommes ? » Je n’ai aucun succès.

Étienne raconte qu’il a conseillé à Galliéni de ne pas laisser répandre la légende qu’il était ce vainqueur. « Galliéni exécutait les ordres de Joffre. Son initiative se borna à expédier quelques milliers d’hommes en taxi-auto. » Quant à Sarrail, ce n’est pas vrai qu’il ait refusé d’évacuer Verdun en août 1914. (D’après Étienne, il a simplement représenté à Joffre qu’étant au pivot, il y aurait intérêt à ce qu’il ne suivît pas la retraite. Joffre lui a laissé sa liberté d’action.)

— Le 18. La Liberté dit que Briand proposait depuis de longs mois au Conseil une intervention en Serbie, mais qu’il n’a pas été suivi.

— Entendu au restaurant : « C’est drôle. On va voir revenir Crochard, notre garçon de bureau, avec la croix de guerre, la médaille militaire et la Légion d’honneur. »

Et cela : « Vous savez que Jojo a tué un boche. Il était en sentinelle. Ils étaient seize Allemands. Il a tiré dans le tas. Un est tombé. Les autres ont filé. Ce que ça doit faire plaisir de voir qu’on a atteint son but ! »

— Le 19. Painlevé est ministre de l’Instruction publique et des Inventions. Il fait un spirituel croquis des séances du Conseil. Placé près de Léon Bourgeois, il s’en sert comme d’un porte-parole pour exprimer avec autorité ses propres avis. Freycinet, très vert à 57 ans, reste prudent. De sa petite voix nette : « Il conviendrait, avant d’engager notre