Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/178

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responsabilité, de savoir si le général Joffre a vraiment promis au général Sarrail trois corps d’armée. » Freycinet reste l’adversaire des expéditions lointaines.

Ces envois de troupes à Salonique soulèvent toujours des difficultés au Conseil. C’est un moment solennel que celui où, pour faire expédier un bataillon de chasseurs à pieds, Galliéni prononce : « J’en ai donné l’ordre au général Joffre. »

Painlevè rapporte aussi cette déclaration que lui a faite Joffre : « Oh ! les mois d’août et septembre ont été durs. Mais maintenant nous jouons sur le velours. Quant à l’Orient, c’est un théâtre secondaire. »

— Sarrail étant républicain, en appelle son armée de Salonique l’armée du Grand-Orient (siège de la Maçonnerie).

— On me montre la note dactylographiée qui fut adressée aux armées le 29 septembre 1915. « Le G.Q.G. téléphone : la percée est faite. Trois divisions ont passé. Le général de Castelnau ajoute : Non nobis, sed tibi gloria domine. »

Quelques heures après, on recevait l’ordre : « Faites disparaître la phrase latine ». C’est le capitaine R…, du G.Q.G., qui, dans l’enthousiasme, avait téléphoné aux armées.

— On cite, pour montrer notre maladresse diplomatique, ce mot d’un récent ministre de France à Athènes, à son retour en France : « Au moins, je n’ai pas donné un sou. Quand des journalistes quémandaient, je leur disais de s’adresser à la maison d’en face. » C’était le consulat allemand.

— Étienne rend visite à Foch. Il le trouve au seuil de la fameuse avenue que nulle auto n’a le droit de fouler. Le général est en grande tenue, toutes plumes au vent. Étienne croit tomber sur