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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/195

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dans un article de journal. L’Allemagne, en 1870, dit-il, n’a pas consulté les populations. Mais est-ce une raison pour être aussi injuste qu’elle le fût ?

— Les très vieux et les très jeunes sont les plus grands ennemis de la paix. Les uns n’ont plus le goût de la vie, les autres ne l’ont pas encore. Les uns se souviennent de la défaite de 1870. Les autres ont la curiosité sportive du combat, subissent la vaniteuse contagion de l’ambiance.

— Les savants qui sont autour de Painlevé, aux Inventions, ne quittent guère leur uniforme d’officier de complément. Physiciens, mathématiciens de valeur, c’est par leur savoir qu’ils peuvent servir. Mais ils semblent surtout fiers de leur temps de présence aux armées, et de leur costume.

— À propos des projets qu’on prête aux Allemands d’aller en Égypte, aux Indes, on jette à la figure du kaiser l’exemple de Napoléon qui s’est brisé dans ses raids à trop longue portée. Est-ce curieux que, pour montrer aux Allemands la stupide vanité de leurs vues, on se serve de cet empereur dont tant de monuments célèbrent la gloire, de l’Arc de Triomphe à la colonne Vendôme !

— Tristan Bernard a dit depuis longtemps que la paix devrait être élaborée par un comité d’écrivains qui prouverait à chaque nation qu’elle est victorieuse. Cette fantaisie est plus vraisemblable que jamais.

— Le frère de Sarrail raconte que ce dernier, constatant de nombreux éclatements de canons, fit construire de ses deniers (5.000 francs) des appareils vérificateurs. Il s’aperçut que les obus n’étaient pas de calibre, le signala au G.Q.G. et en reçut une lettre de blâme signée Joffre, lui disant qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas.

— Le premier mari de Mme Poincaré, Quiloran,