Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/212

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ral Joffre que ce n’est pas une raison parce que le général Z… ne va jamais dans les tranchées, pour que je n’y aille pas. » Z… lui accorda aussitôt toutes facilités.

— Une œuvre qui s’occupe de procurer des membres artificiels aux amputés s’appelle assez malheureusement : la Jambe du Poilu.

— Henry-Paté et Abel Ferry, membres de la Commission de l’armée, se seraient vu expulser du front par le général Dubail.

— Le dimanche 30 janvier, les Spectateurs de l’Athénée entendirent l’alerte signalant les zeppelins, pendant un entr’acte. Tous savaient qu’il y avait eu la veille 26 morts. Néanmoins, tous reprirent leur place. Respect humain ? Ignorance du danger ? Mépris de la mort ? Aucune coupole de théâtre n’eût résisté à une bombe de 40 kilos tombant de 4.000 mètres. Cependant, on ne fit évacuer que le Nouveau Cirque, parce que la coupole est en verre…

— Une des jeunes pensionnaires de l’Athénée a reçu son congé de son propriétaire : dans la nuit du 29 janvier, elle traitait des aviateurs du Bourget et il y eut de telles allées et venues d’autos, que les locataires se plaignirent.

— Le 4. M. Garrett, ministre plénipotentiaire des États-Unis, dit que l’Amérique rompra fatalement avec l’Allemagne et que cela hâtera la fin. Il prédit un effondrement du mark. Ces prédictions intéressent peu les patriotes. Ils ne sont sensibles qu’à l’exploit de sang et n’attendent l’issue que de lui.

— Une anecdote dont on m’affirme l’authenticité et dont je ne retiens que la malice : Le sénateur Humbert fait, dans son Journal, depuis mai 1915, une campagne intitulée : « Des canons ! Des muni-