Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/240

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— Ces mêmes bourgeois n’accusent pas l’impéritie des militaires. Et il est curieux de noter à ce propos que la petite phalange qui accusa l’État-Major dans l’affaire Dreyfus ne s’est pas reconstituée pour apporter ce même esprit d’examen dans la guerre, pour juger ces hommes qui n’ont su ni la préparer, ni l’éviter, ni la conduire, ni l’achever.

— Jacques G…, détaché comme inspecteur à la Sûreté Générale, surveille les Indiens à Paris. Il y a des chefs opulents qui s’efforcent de fomenter un soulèvement dans leur pays. On a déjà saisi en France des caisses d’armes destinées aux Indes. On cite une princesse indienne chez qui on a mis comme femme de chambre une indicatrice.

— Bellicoles : Les photographes pour « agrandissements » de soldats tués.

— Titre de feuilleton : La colonne infernale.

— Le 27. Représentation des 30 ans de théâtre, à Ménilmontant. Public de quartier. L’acteur Lucien Guitry dit une poésie où la Prusse est copieusement injuriée, où passent les trois couleurs et la Marseillaise. Le tout est écouté dans un silence mortel. Et Guitry, dans la coulisse, gronde, furieux : « Brutes, salauds, brutes… »

— Aux cinémas du Boulevard, ce n’est qu’au jour chic, le vendredi, le jour de la bourgeoisie, qu’on acclame les généraux et les films patriotiques.