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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/241

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MAI 1916


— Le 2. Galliéni, vers le 15 décembre 1915, s’est plaint dans une note que les attributions du ministre, du Gouvernement et du haut commandement ne soient pas précisées. Il voulait que chacun fût mis à sa place. Son mécontentement à ce sujet — et sur la signification faussée de la nomination de Joffre généralissime — ne serait pas étranger à son départ. Poincaré aurait mis son exemplaire de cette note dans sa poche et n’en parla plus.

— Visite de Combes, ministre d’État, 80 ans, aux armées. Il répétait obstinément à chacun qu’il avait été capitaine de la garde nationale en 1870. Visite aussi de Clemenceau. À ceux qui le détournaient d’aller en première ligne, il répond : « Quoi ? Combien ai-je à vivre ? Quatre, cinq ans. Et malade… Et puis, un accident réjouirait tant de gens ! »

Clemenceau arrive à un guetteur d’avant-poste qui lui crie : « Tais-toi ! » On dit à cet homme : « C’est Clemenceau. » Réponse : « Ah ! C’est Clemenceau. Eh bien, qu’il se taise tout de même. » Ce guetteur raconte qu’il est à cinq mètres du guetteur allemand : « Depuis quelques jours, il est enrhumé. Il toussait tout le temps. Mais il va mieux. »

— Le 3. Viviani et Thomas partent en Russie.