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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/274

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et aurait été fait prisonnier à quelques kilomètres des lignes russes où il voulait atterrir.

— Un éclusier de Melun dénonce un caporal qui se serait vanté de se faire réformer grâce à une maladie simulée. Le caporal établit que sa maladie est réelle et poursuit l’éclusier. Le tribunal acquitte celui-ci, condamne le caporal aux dépens : « Si l’accusation n’était pas fondée en fait, elle l’était en apparence, et c’était le devoir patriotique de l’éclusier de dénoncer le caporal. » La presse réactionnaire exulte.

— Poincaré prononce le 14 un discours où il exige l’Alsace-Lorraine. On m’affirme que ce discours n’a pas été lu préalablement au Conseil des ministres. N’est-ce pas prodigieux que cet homme pose ainsi ses conditions, impose des sacrifices au pays sans l’avoir indirectement consulté ?

— Gros émoi pour un sous-marin de commerce allemand arrivé à Baltimore.

— Je vois bien le fossé profond qui me sépare des autres. Pour moi, le monstrueux, avant tout, c’est le fait de la guerre. Pour eux, ils admettent la guerre sans révolte, comme la grêle, le choléra, les fléaux naturels et inévitables. Cela admis, ils discutent des événements de la guerre d’une âme tranquille et que font vibrer tous les échos de batailles.

Excelsior dit que Joffre se nourrit uniquement de soupe aux choux et de bouillie. Je me rappelle son entourage saluant « sa splendide fourchette ». Voilà comment naissent les légendes.

— Anatole France, qui n’allait plus à l’Académie depuis l’affaire Dreyfus, y est retourné le jeudi 13. D’après les journaux, il était accompagné de Richepin, Doumic, sanglants va-t-en-guerre. Sans doute a-t-il obéi aux suggestions d’un candidat, qui veut sa