blessé, les Allemands, en passant, lui donnaient à boire, et des fruits.
— On cherchera comment s’occupaient les ministres, à Bordeaux, aux heures de loisir. Quelques-uns furetaient chez les antiquaires. D’autres avaient une amie installée aux environs. Beaucoup, très conjugaux. Sembat appelle sa femme « mon chéri ». Elle appelle son mari « ma jolie ». Certains étaient très laborieux. Tous étaient simples.
— Sembat dit que l’égalité réclamée par les socialistes est réalisée par les bourgeois dans la guerre, où toutes les valeurs sont nivelées et comptent également.
— Il y a tant de prisonniers allemands en France et ils s’y trouvent si bien qu’il faudra chasser cette seconde invasion.
— « Nous ne sommes pas en guerre avec l’Autriche ! » La phrase est de Mme Viviani. Cependant l’Autriche est le seul pays auquel la France ait déclaré la guerre. L’erreur peut se défendre, tant on est hypnotisé par le duel France-Allemagne.
— On écrit : « Les changements de généraux allemands dénotent chez eux une grande démoralisation. » Chez nous, ce n’en est pas une. Ainsi, nous ne pouvons pas nous « transférer » dans la peau des adversaires.
— Récit du colonel Bouttieaux, que j’ai rencontré depuis vingt ans à toutes les manifestations « aériennes » et qui vient d’être nommé directeur adjoint de l’Aéronautique. Auparavant, il était en Lorraine. Avant d’expliquer le terrible effet des fléchettes et des bombes à air liquide, il s’excuse d’un mot : « C’est abominable, mais c’est la guerre. »
Pour raconter sa visite au fort qu’on bombarde, ou sa descente en feuille morte avec l’aviateur