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L'HOMME, CET INCONNU

sens sont la porte par où le monde physique entre en nous. La qualité de l'individu dépend en partie de celle de sa surface. Car le cerveau se forme d’après les messages incessants qui lui viennent du milieu extérieur. Aussi, faut-il nous garder de modifier à la légère l'état de notre enveloppe par nos habitudes de vie. Par exemple, nous ne savons pas exactement quel est l'effet de l'exposition au soleil de la surface de notre corps. Jusqu'au moment où cet effet sera connu, le nudisme et le brunissement exagéré de la peau par la lumière naturelle, ou les rayons ultra-violets, ne devront pas être acceptés aveuglément par les races blanches. La peau et ses dépendances jouent, à notre égard, le rôle d’un attentif gardien. Elles laissent entrer en nous certaines des choses des mondes physique et psychologique, et excluent les autres. Elles sont la porte toujours ouverte, et néanmoins surveillée, de notre système nerveux central. Il faut les considérer comme un aspect très important de nous-mêmes.

Notre frontière interne commence à la bouche et au nez, et finit à l'anus. C'est par ces ouvertures que le monde extérieur pénètre dans les appareils digestif et respiratoire. Tandis que la peau est imperméable à l'eau et au gaz, les membranes muqueuses du poumon et de l'intestin laissent passer ces substances. Par leur intermédiaire, nous sommes en continuité chimique avec notre milieu. Notre surface intérieure est beaucoup plus grande que celle de la peau. L’étendue couverte par les cellules aplaties des alvéoles pulmonaires est immense, Elle est approximativement égale à un rectangle de cinquante mètres de longueur et de dix mètres de largeur. Ces cellules se laissent traverser par l'oxygène de l'air, et par l'acide carbonique du sang veineux. Elles sont