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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

prend pour nous l’Univers. Si, par exemple, la rétine enregistrait les rayons infra-rouges de grande longueur d’onde, la nature se présenterait à nous avec un autre visage. À cause des changements de la température, la couleur de l’eau, des rochers, et des arbres varierait suivant les saisons. Les claires journées de juillet, où les moindres détails du paysage se détachent sur des ombres dures, seraient obscurcies par un brouillard rougeâtre. Les rayons calorifiques, devenus visibles, cacheraient tous les objets. Pendant les froids de l’hiver, l’atmosphère s’éclaircirait, et les contours des choses deviendraient précis. Mais l’aspect des hommes resterait bien changé. Leur profil serait indécis. Un nuage rouge, s’échappant des narines et de la bouche, masquerait leur figure. Après un exercice violent, le volume du corps augmenterait, car la chaleur dégagée par lui l’entourerait d’une plus large aura. De même, le monde extérieur se modifierait, quoique d’une autre manière, si la rétine devenait sensible aux rayons ultra-violets, la peau aux rayons lumineux, où si, seulement, la sensibilité de chacun de nos organes des sens augmentait de façon marqué.

Nous ignorons les choses qui n’agissent pas sur les terminaisons nerveuses de la surface de notre corps. C’est pourquoi les rayons cosmiques ne sont nullement perçus par nous, bien qu’ils nous traversent de part en part. Il semble que tout ce qui atteint le cerveau doive passer par les sens, c’est-à-dire impressionner la couche nerveuse qui nous entoure. Seul, l’agent inconnu des communications télépathiques fait peut-être exception à cette règle. On dirait que, dans la clairvoyance, le sujet saisit directement la réalité extérieure sans utiliser les voies nerveuses habituelles. Mais de tels phénomènes sont rares. Les