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V
LE SANG ET LE MILIEU INTÉRIEUR.

Le milieu intérieur fait partie des tissus. Il en est inséparable. Sans lui, les éléments anatomiques cesseraient d'exister. Toutes les manifestations de la vie des organes et des centres nerveux, nos pensées, nos affections, la cruauté, la laideur et la beauté de l'univers, son existence même, dépendent de l’état physico-chimique de ce milieu. Il se compose du sang qui circule dans les artères et les veines, et du liquide qui filtre à travers la paroi des vaisseaux capillaires dans l’intérieur des tissus et des organes. Il y a un milieu général, le sang, et des milieux régionaux constitués par la lymphe interstitielle. On peut comparer chaque organe à un bassin complètement rempli de plantes aquatiques, et alimenté par un petit ruisseau. L'eau presque stagnante, analogue à la lymphe qui baigne les cellules, se charge des débris des plantes, et des substances chimiques libérées par eux. Son degré de stagnation et de pollution dépend de la rapidité et du volume du ruisseau. Il en est de même de la lymphe interstitielle, dont la composition est réglée par le débit de l'artère nourricière de l'organe. En dernière analyse, c’est le sang qui, directement ou indirectement, constitue le milieu où vivent toutes les cellules du corps.

Le sang est un tissu, comme tous les autres tissus. Il se compose d'environ 30 000 milliards de globules

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