Page:L'homme, cet inconnu.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
L’HOMME, CET INCONNU

monde cosmique. En même temps, il communique avec tous les muscles du corps par le nerfs moteurs, et avec tous les organes par les rameaux qui se rendent au système grand sympathique. Des nerfs, en nombre immense, sillonnent done de toutes parts l’organisme. Leurs rameaux microscopiques s’insinuent entre les cellules de la peau, autour des culs-de-sac des glandes, de leurs canaux excréteurs, dans les tuniques des artères et des veines, dans les enveloppes contractiles de l’estomac et de l’intestin, à la surface des fibres musculaires, ete. Ils étendent la ténuité de leur réseau sur le corps entier. Tous, ils émanent des cellules qui habitent le système nerveux central, la double chaîne des ganglions sympathiques, et les petits amas ganglionnaires disséminés dans les organes.

Ces cellules sont les plus nobles et les plus délicats des éléments du corps. Avec l’aide des techniques de Ramon y Cajal, elles nous apparaissent avec une admirable clarté. Elles ont un corps volumineux qui, dans les espèces habitant l’écorce du cerveau, ressemble à une pyramide, et des organes compliqués, aux fonctions encore inconnues. Elles se prolongent en des filaments graciles, les dendrites et les axones. Certains axones parcourent sans s’interrompre la distance qui sépare la surface cérébrale de la partie inférieure de la moelle. Les axones, les dendrites, et la cellule dont ils proviennent, forment un individu distinct, le neurone. Les fibres d’une cellule ne s’unissent jamais à celles d’une autre cellule. Elles se terminent par une frondaison de boutons microscopiques, dont on observe, sur les films cinématographiques, l’agitation incessante. Ces boutons s’articulent par l’intermédiaire d’une membrane, la membrane synaptique, avec les terminaisons sem-