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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

blables d’une autre cellule. Dans chaque neurone, l’influx nerveux se propage, par rapport au corps cellulaire, toujours dans le même sens. Sa direction est centripète dans les dendrites et centrifuge dans les axones. Il passe d’un neurone à l’autre en franchissant la membrane synaptique. Il pénètre de la même façon dans la fibre musculaire sur laquelle s’appliquent les bulbes terminaux des fibrilles. Mais il ÿ a une condition étrange à son passage. Il faut que la valeur du temps, la chronaxie, soit identique dans les neurones contigus, ou dans le neurone et la fibre musculaire. Entre deux neurones qui comptent chacun de façon différente le passage du temps, la propagation de l’influx nerveux ne se fait pas. De même, un muscle et son nerf doivent être isochroniques. Si un poison, tel que le curare ou la strychnine, modifie la chronaxie d’un nerf, l’influx cesse de passer de ce nerf au muscle. Une paralysie se produit, bien que le muscle soit normal. Ces relations temporelles du nerf et du muscle sont aussi indispensables que leurs relations spatiales à l’intégrité de la fonction. Ce qui se produit dans les nerfs pendant la douleur ou les mouvements volontaires, nous l’ignorons. Nous savons seulement qu’une variation du potentiel électrique se déplace le long du nerf pendant son activité. C’est ainsi qu’Adrian a pu mettre en évidence, dans des fibrilles isolées, la marche des ondes négatives dont l’arrivée au cerveau se traduit par une sensation douloureuse.

Les neurones s’articulent les uns aux autres en un système de relais, comme des relais électriques. Ils se divisent en deux groupes. L’un comprend les neurones récepteurs et moteurs, qui reçoivent les impressions du monde extérieur, ou des organes, et dirigent les muscles. L’autre, les neurones d’associa-