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L’HOMME, CET INCONNU

tion, dont le nombre immense donne aux centres nerveux de l’homme leur richesse et leur complexité. Notre intelligence est aussi incapable d’embrasser l’étendue du cerveau que celle de l’Univers sidéral. Les centres nerveux contiennent plus de douze milliards de cellules. Ces cellules sont unies les unes aux autres par des fibres, dont chacune possède des branches multiples. Grâce à ces fibres, elles s’associent entre elles plusieurs trillions de fois. Et ce prodigieux ensemble, malgré son inimaginable complexité, fonctionne comme une chose essentiellement une. À nous, observateurs habitués à la simplicité des machines et des instruments de précision, il se présente comme un phénomène incompréhensible et merveilleux.

Une des fonctions principales des centres nerveux est de donner une réponse appropriée aux excitations qui viennent du milieu extérieur. En d’autres termes, de produire des mouvements réflexes. Une grenouille décapitée est suspendue, les jambes pendantes. On pince un des orteils. La jambe se fléchit. Ce phénomène est dû à la présence d’un arc réflexe, de deux neurones, l’un sensitif, l’autre moteur, articulés l’un à l’autre au sein de la moelle. En général, l’arc réflexe est compliqué par la présence des neurones d’association qui s’interposent entre les neurones sensitif et moteur. C’est grâce à ces systèmes neuroniques que se produisent les actes réflexes, tels que la respiration, la déglutition, la station debout, la locomotion, la plupart des mouvements de notre vie habituelle. Ces mouvements sont automatiques. Mais certains sont modifiables par la conscience. Il suffit, par exemple, de fixer notre attention sur nos mouvements respiratoires pour modifier leur rythme. Au contraire, le cœur, l’estomac, l’intestin, sont sous-