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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

plume du journaliste, les fils du tisseur de soie. Elle est propre à tuer et à bénir, à voler et à donner, à semer le grain à la surface des champs et à lancer des grenades dans les tranchées. La souplesse, la force et l’adaptabilité des membres inférieurs, dont les oscillations pendulaires déterminent la marche et la course, n’ont jamais été égalées par nos machines, qui utilisent seulement le principe de la roue. Les trois leviers, qui s’articulent au bassin, se plient avec une merveilleuse souplesse à toutes les attitudes, à tous les efforts, à tous les mouvements. Ils nous portent aussi bien sur le plancher poli d’une salle de danse que dans le chaos des glaces de la banquise, sur les trottoirs de Park Avenue que sur les pentes des montagnes Rocheuses. Ils nous permettent de marcher, de courir, de tomber, de grimper, de nager, de progresser sur tous les terrains, dans toutes les conditions.

Il existe un autre système organique, composé de substance cérébrale, de nerfs, de muscles et de cartilages, qui, autant que la main, contribue à la supériorité de l’homme sur tous les êtres vivants. Il est constitué par la langue et le larynx, et par leur appareil nerveux. Grâce à lui, nous pouvons exprimer nos pensées, communiquer entre nous par des sons. Sans le langage articulé, la civilisation n’existerait pas. L’usage de la parole, comme celui de la main, a aidé beaucoup au développement du cerveau. Les parties cérébrales de la main, de la langue et du larynx s’étendent sur une large surface de l’écorce. En même temps que ces centres nerveux commandent les mouvements de la préhension, de l’écriture, de la parole, ils sont stimulés par eux. Ils sont, à la fois, déterminants et déterminés. On dirait que le jeu de l’intelligence est facilité par les contractions