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IV
L'HOMME, CET INCONNU

de Frederick T. Gates firent de l’esprit de Flexner une conception nouvelle de la biologie et des méthodes de recherches. Au pur esprit scientifique, Flexner donna l’aide de méthodes d’organisation permettant d’économiser le temps des travailleurs, de faciliter leur coopération volontaire et d’améliorer les techniques expérimentales. C’est grâce à ces innovations que chacun peut acquérir, s’il veut bien s’en donner la peine, une multitude de connaissances sur des sujets dont la maîtrise aurait demandé, à une autre époque, plusieurs existences humaines.

Le nombre immense des données que nous possédons aujourd’hui sur l’homme est un obstacle à leur emploi. Pour être utilisable, notre connaissance doit être synthétique et brève. Aussi, l’auteur de ce livre n’a-t-il pas eu l’intention d’écrire un Traité de la connaissance de nous-mêmes. Car un tel Traité, même très concis, se composerait de plusieurs douzaines de volumes. Il a voulu seulement faire une synthèse intelligible pour tous. Il s’est donc efforcé d’être court, de contracter en un petit espace un grand nombre de notions fondamentales. Et cependant, de ne pas être élémentaire. De ne pas présenter au public une forme atténuée, ou puérile, de la réalité. Il s’est gardé de faire une œuvre de vulgarisation scientifique. Il s’adresse au savant comme à l’ignorant.

Certes, il se rend compte des difficultés inhérentes à la témérité de son entreprise. Il a tenté d’enfermer l’homme tout entier dans les pages d’un petit livre. Naturellement, il y a mal réussi. Il ne satisfera pas, il le sait bien, les spécialistes qui sont, chacun dans