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VI
L’HOMME, CET INCONNU

trouvent ainsi groupées ensemble, De même que, vus de loin, les plans différents d’un massif de montagnes se confondent. Il ne faut donc pas oublier que ce livre exprime seulement d’une façon approximative la réalité. Nous ne devons pas chercher dans l’esquisse d’un paysage les détails contenus dans une photographie. La brièveté de l’exposé d’un immense sujet donne à cet exposé d’inévitables défauts.

Avant de commencer ce travail, son auteur en connaissait la difficulté, la quasi-impossibilité. Il l’a entrepris simplement parce que quelqu’un devait l’entreprendre. Parce que l’homme est aujourd’hui incapable de suivre la civilisation dans la voie où elle s’est engagée. Parce qu’il y dégénère. Fasciné par la beauté des sciences de la matière inerte, il n’a pas compris que son corps et sa conscience suivent des lois plus obscures, mais aussi inexorables, que celles du monde sidéral. Et qu’il ne peut pas les enfreindre sans danger. Il est donc impératif qu’il prenne connaissance des relations nécessaires qui l’unissent au monde cosmique et à ses semblables. Aussi, des relations de ses tissus et de son esprit. À la vérité, l’homme prime tout. Avec sa dégénérescence, la beauté de notre civilisation et même la grandeur de l’univers s’évanouiraient. C’est pour ces raisons que ce livre a été écrit. Il a été écrit, non dans la paix de la campagne, mais dans la confusion, le bruit et la fatigue de New-York. Son auteur a été entraîné à cet effort par ses amis, philosophes, savants, juristes, économistes, hommes de grandes affaires, avec lesquels il cause depuis des années des graves problèmes de notre temps. C’est de Frédéric R. Cou-