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L'HOMME, CET INCONNU

fonctionnelles, des tissus et des organes. On observe ces phénomènes organiques dans les circonstances les plus variées, parmi lesquelles se trouve l’état de prière. Il faut entendre par prière, non pas la simple récitation machinale de formules, mais une élévation mystique, où la conscience s'absorbe dans la conten- plation du principe immanent et transcendant du monde. Cet état psychologique n’est pas intellectuel. Il est incompréhensible des philosophes et des hommes de science, et inaccessible pour eux. Mais on dirait que les simples peuvent sentir Dieu aussi facilement que la chaleur du soleil, ou la bonté d’un ami. La prière qui s'accompagne d’effets organiques présente certains caractères particuliers. D'abord, elle est tout à fait désintéressée. L'homme s’offre à Dieu, comme la toile au peintre ou le marbre au sculpteur. En même temps il lui demande sa grâce, et lui expose ses besoins, et surtout ceux de ses sem- blables. En général, ce n'est pas celui qui prie pour Jui-même qui est guéri. C’est celui qui prie pour les autres. Ce type dé prière exige, comme condition préalable, le renoncement à soi-même, c’est-à-dire une forme très élevée de l’ascèse. Les modestes, les ignorants, les pauvres sont plus capables de cet abandon que les riches et les intellectuels. Ainsi comprise, la prière déclenche parfois un phénomène étrange, le miracle.

Dans tous les pays, à toutes les époques, on a cru à l’existence des miracles (1), à la guérison plus ou


() Les guérisons miraculeuses se produisent rarement. Malgré leur petit nombre, elles pro cessus organiques et mentaux que non Ellés iiontrènf que cértains états mj de prière, ont des effets très définis. Qu'ils sont des faits irré- ductibles, dont il faut tenir compte. L'auteur sait que les