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L'HOMME, CET INCONNU

l'excellence des cours des collèges et des universités. Elle coexiste souvent avec des connaissances scien- tifiques avancées, Les écoliers et les étudiants moulent leur esprit sur la stupidité des programmes radiopho- niques et cinématographiques auxquels ils sont, habi- tués. Non seulement le milieu social ne favorise pas 1e développement de l'intelligence, mais il s’y oppose. À la vérité, il est plus propice à celui du sens de la beauté. Les plus grands musiciens d'Europe sont aujourd’hui en Amérique. Les musées sont superbe- ment organisés pour montrer leurs trésors au public. L'art industriel se développe rapidement. Et surtout l'architecture est entrée dans une période nouvelle. Des monuments d’une beauté grandiose ont trans- formé l'aspect des villes. Chacun peut, s’il le veut, cultiver, au moins dans une certaine mesure, ses facultés esthétiques.

Il n’en est pas de même du sens moral. Le milieu social actuel l'ignore de façon complète. En fait, il l'a supprimé. Il inspire à tous l’irresponsabilité. Ceux qui distinguent le bien ct le mal, qui travaillent, qui sont. prévoyants, restent pauvres et sont considérés comme des êtres inférieurs. Souvent, ils sont sévère- ment punis. La femme qui a plusieurs enfants, et s'occupe de leur éducation au lieu de sa propre car- rière, acquiert la réputation d’être faible d'esprit. Si un homme a économisé un peu d'argent pour sa femme et l'éducation de ses enfants, cet argent lui est volé par des financiers entreprenants. Ou bien il lui est enlevé par le gouvernement, et distribué à ceux que leur imprévoyance et celle des industriels, des banquiers et des économistes ont réduits à la misère. Les savants et les artistes, qui donnent à tous la prospérité, la santé et la beauté, vivent et meurent pauvres. En même temps ceux qui ont volé