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L'HOMME, CET INCONNU

insignifiant de l'existence passée du vieillard, et une longue période de celle du nourrisson. La valeur du temps physique change donc, dans l'esprit de chacun de nous, suivant que nous considérons le passé ou le futur.

Nous sommes obligés de référer notre durée aux Horloges, parce que nous sommes plongés dans le continuum physique. Et l'horloge mesure une des dimensions de ce continuum. A la surface de notre planète, les dimensions des choses se distinguent par des caractères particuliers. La verticale est iden- tifiée par la pesanteur. Les dimensions horizontales se confondent pour nous. Mais nous pourrions les différencier l’une de l'autre si notre système nerveux possédait une sensibilité semblable à celle de l'ai- guille aimantée. Quant à la quatrième dimension, lle nous apparaît avec un aspect spécial. Elle est mobile et très longue, tandis que les trois autres nous semblent immobiles et courtes. Nous nous mouvons facilement par nos propres moyens dans les deux dimensions horizontales. Pour nous déplacer dans le sens vertical, nous avons à lutter contre la pesanteur. Nous devons alors nous servir d’un ballon ou d’un avion. Enfin, le long. du temps il nous est complètement impossible de voyager. Wells ne nous a pas livré les secrets de construction de la machine qui permit à un de ses personnages de sor- tir de sa chambre par la quatrième dimension, et de s’enfuir dans le futur. Pour l’homme réel, le temps est très différent des autres dimensions du .conti- nuum. Il ne le serait pas pour un homme abstrait, habitant les espaces intersidéraux. Mais, quoique distinct de l'espace, il est inséparable de lui, à la sur- face de la terre comme dans le reste de l'Univers, pour le biologiste aussi bien que pour le physicien.