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L’HOMME, CET INCONNU


CHAPITRE PREMIER

de la nécessité de nous connaître nous-mêmes

I

la science des êtres vivants a progressé plus lentement que celle de la matière inanimée. — notre ignorance de nous-mêmes.

Il y a une inégalité étrange entre les sciences de la matière inerte et celles des êtres vivants. L’astronomie, la mécanique et la physique ont, à leur base, des concepts susceptibles de s’exprimer, de façon concise et élégante, en langage mathématique. Elles ont donné à l’univers les lignes harmonieuses des monuments de la Grèce antique. Elles l’enveloppent du brillant réseau de leurs calculs et de leurs hypothèses. Elles poursuivent la réalité au delà des formes habituelles de la pensée jusqu’à d’inexprimables abstractions, faites seulement d’équations de symboles. Il n’en est pas de même des sciences biologiques. Ceux qui étudient les phénomènes de la vie sont comme perdus dans une jungle inextricable, au milieu d’une forêt magique dont les arbres innombrables changeraient sans cesse de place et de forme.

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