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ADAPTATION AU MILIEU SOCIAL PAR L'EFFORT, PAR LA FUITE. — LE MANQUE D'ADAPTATION.

On s'adapte au milieu social comme au milieu physique. Les activités mentales ont, ainsi que les activités physiologiques, une tendance à se modifier dans le sens le plus favorable à la survie de l'individu. Elles s’orientent de manière à nous ajuster à notre milieu. En général, nous ne recevons pas gratuitement du groupe dont nous faisons partie la position que nous désirons y occuper. Chacun veut posséder, connaître, commander, jouir. Il est poussé par le désir de l'argent, l'ambition, la curiosité, l’appétit sexuel. Il se trouve dans un milieu toujours indifférent, parfois hostile. Il réalise vite qu’il doit conquérir ce qu'il désire. La conscience subit le milieu social en s’y adaptant. Le mode d'adaptation dépend de la constitution individuelle. On s’accommode à son milieu en le conquérant, ou en y échappant. Et souvent aussi, on ne s’y accommode pas du tout. L’attitude naturelle de l'être humain à l'égard du monde et de ses semblables est la lutte. La conscience répond à l'inimitié du milieu par un effort dirigé contre ce milieu. Alors l'intelligence et la ruse se développent, ainsi que l'attention volontaire, le désir d’apprendre, la volonté de travailler, de posséder, de dominer. La passion de conquérir prend des figures diverses suivant les hommes et le milieu. Elle

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