Page:L'homme, cet inconnu.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
L'HOMME, CET INCONNU

au cœur, les centres nerveux en sont informés par les nerfs de l'oreillette droite, comme nous l'avons mentionné déjà. Ils provoquent alors une accélération des pulsations cardiaques. Et l'excès de sang veineux est enlevé. Il n’y a qu’une analogie superficielle entre le principe de Le Chatelier et cette adaptation physiologique. Dans le premier cas, un équilibre tend à se conserver par des moyens physiques. Dans le second cas, un état stable et non pas un équilibre, se maintient à l’aide de processus physiologiques. Si, au lieu du sang, c’est un tissu qui modifie son état, un phénomène analogue se produit. L’extirpation d'un morceau de peau met en branle une réaction complexe qui, par des mécanismes convergents, répare la perte de substance. Dans ces deux exemples, l'excès de sang veineux et la plaie sont les facteurs qui modifient l’état de l'organisme. À ces facteurs s'oppose un enchaînement de processus physiologiques aboutissant, dans un cas, à l'accélération des battements du cœur, et dans l’autre, à la cicatrisation.

Plus un muscle fonctionne, plus il se développe. Au lieu de l’user, le travail le fortifie. C’est une donnée immédiate de l'observation que les activités physiologiques et mentales s’améliorent par l'usage. Et aussi que l'effort est indispensable au développement optimum de l'individu. L'intelligence et le sens moral s’atrophient, comme les muscles, par le manque d'exercice. La loi de l'effort est plus importante encore que celle de la constance des étais organiques. La stabilité du milieu intérieur est, sans nul doute, indispensable à la survie du corps. Mais le progrès physiologique et mental de chacun de nous dépend de notre activité fonctionnelle et de nos efforts. L'être humain s’accommode au non-emploi de ses systèmes viscéraux par la dégénérescence.