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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/298

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L'HOMME, CET INCONNU

nisme n’a plus à mettre en branle les enchaînements de processus physiologiques, qui augmentaient l’activité des échanges et modifiaient la circulation du corps tout entier. L'homme mal protégé par des vêtements insuffisants, qui conserve sa température interne à l’aide d’un exercice violent, fait fonctionner tous ses systèmes organiques de façon puissante. Au contraire, celui qui combat le froid par des fourrures et des habits imperméables au vent, par l'appareil de chauffage d’une voiture bien close, ou en s’enfermant dans une chambre à température égale, maintient ces mêmes systèmes dans un état d'inactivité. Chez beaucoup de gens, la peau n’est jamais fouettée par le vent. Elle n'a jamais à se défendre contre la pluie, l'humidité de vêtements mouillés, ni contre l'ardeur du soleil, pendant de longues heures de fatigue. Chez eux, les mécanismes chargés de régler la température du sang et des humeurs restent toujours au repos. Ils sont privés d’un exercice qui est peut-être indispensable à leur complet développement et à celui de l'individu. Nous devons remarquer que les fonctions adaptives n’ont pas pour substratum un système spécial dont nous pourrions nous passer quand nous n’en avons pas besoin. Elles sont l’expression de tout notre corps.

L'effort musculaire n’a pas été éliminé complètement. Mais il est devenu beaucoup moins fréquent. Il a été remplacé dans les circonstances ordinaires de la vie par celui des machines. Il n’est pratiqué que dans l'athlétisme, et sous une forme standardisée et soumise à des règles arbitraires. Nous devons nous demander si ces exercices artificiels remplacent complètement les exercices naturels des conditions anciennes de la vie. Quelques heures de danse et de tennis par semaine ne sont pas, pour les femmes,