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L'HOMME, CET INCONNU

spécifiques de l'individu auquels ils appartiennent. C'est ce caractère qui a empêché, jusqu’à présent, l'utilisation thérapeutique de la transplantation des organes.

Les humeurs possèdent une spécificité analogue. Celle-ci se traduit par un certain effet du sérum san- guin d’un individu sur les cellules d’un autre indi- vidu. Souvent les globules rouges du sang s’agglu- tinent les uns aux autres sous l'influence du sérum. C'est ce phénomène qui amenait autrefois les acci- dents signalés après la transfusion sanguine. Il est donc indispensable que les globules de l’homme qui donne son sang ne soient pas agglutinés par le sérum du patient. D'après une remarquable découverte de Landsteiner, les êtres humains se divisent en quatre groupes, dont la connaissance est essentielle au sucoès de la transfusion. Le sérum des membres de ces groupes agglutine les globules des membres de certains autres groupes. Il y a aussi un groupe de donneurs universels dont les cellules ne sont pas agglutinées par le sérum des autres groupes. Leur sang peut être mélangé impunément à tous les autres sangs. Ces caractères persistent pendant la vie en- tière. Ils se transmettent héréditairement, d’après les lois de Mendel. Il existe environ trente sous-groupes, dont l'influence réciproque est moins marquée. Dans la transfusion, cette influence est négligeable. Mais elle est indicative de l'existence de ressemblances et, de différences entre des groupes plus restreints. Bien que l'épreuve de l’agglutination des globules par le sérum soit d’une grande utilité, elle est encore impar- faite. Elle met en lumière certaines différences entre des catégories d'individus. Mais elle ne décèle pas les caractères plus subtils qui distinguent les uns des autres les individus composant chaque catégorie.