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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/329

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L'INDIVIDU

crites par la science de la génétique comme les lois de l’hérédité. Ces lois expriment seulement la manière dont les caractères immanents de l'individu s’établissent. Mais ces caractères ne sont que des tendances, des potentialités. Suivant les conditions que l'embryon, le fœtus, l'enfant, le jeune homme rencontrent dans leur développement, ces potentialités s’actualisent ou restent virtuelles. Et l'histoire de chaque individu est aussi unique que la nature et l'arrangement des gènes de l'œuf dont il provient. L'originalité de l'être humain dépend donc à la fois de l'hérédité et du développement.

Nous savons qu’elle vient de ces deux sources. Mais nous ignorons quelle est la part de chacune d'elles dans notre formation. L'hérédité est-elle plus importante que le développement, où inversement? Watson et les behavioristes proclament que l’éducation et le milieu sont capables de modeler n'importe quel être humain suivant la forme que nous désirons. L'éducation serait tout, et l’hérédité rien. D'autre part, les généticistes pensent que l’hérédité s'impose à l'homme comme le fatum antique, et que le salut de la race se trouve, non pas dans l'éducation, mais dans l'eugénisme. Les uns et les autres oublient qu’un tel problème se résout, non pas à l'aide d’arguments, mais par des observations et des expériences.

Les observations et les expériences nous montrent que la part de l'hérédité et celle du développement, varient suivant les individus, et que le plus souvent on ne peut pas déterminer leur valeur respective. Cependant, entre les enfants de mêmes parents, élevés ensemble et de la même façon, il y a des différences frappantes de forme, de stature, de constitution nerveuse, d’aptitudes intellectuelles, de qualités