Page:L'homme, cet inconnu.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
303
L'INDIVIDU

crites par la science de la génétique comme les lois de l’hérédité. Ces lois expriment seulement la ma- nière dont les caractères immanents de l'individu s’établissont. Mais ces caractères ne sont que des tendances, des potentialités. Suivant les conditions que l'embryon, le fœtus, l'enfant, le jeune homme rencontrent dans leur développement, ces potenti lités s’actualisent ou restent virtuelles. Et l'histoire de chaque individu est aussi unique que la nature et l'arrangement des gènes de l'œuf dont il provient. L'originalité de l'être humain dépend done à la fois de l'hérédité et du développement.

Nous savons qu’elle vient de ces deux sources. Mais nous ignorons quelle est la part de chacune d'elles dans notre formation. L'hérédité est-elle plus importante que le développement, où inversement? Watson et les behavioristes proclament que l’éduca- tion et le milieu sont capables de modeler n'importe quel être humain suivant la forme que nous désirons. L'éducation serait tout, et l’hérédité rien. D'autre part part, les généticistes pensent que l’hérédité s'impose à l'homme comme le fatum antique, et que le salut de la race se trouve, non pas dans l'éducation, mais dans l'eugénisme. Les uns et les autres oublient qu’un tel problème se résout, non pas à l'aide d’ar- guments, mais par des observations et des expé- riences.

Les observations et les expériences nous montrent que la part de l'hérédité et celle du développement, varient suivant les individus, et que le plus souvent on ne peut pas déterminer leur valeur respective. Cepèndant, entre les enfants de mêmes parents, élevés ensemble et de la même façon, il y a des diffé- rences frappantes de forme, de stature, de constitu- tion nerveuse, d’aptitudes intellectuelles, de qualités