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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/336

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L'HOMME, CET INCONNU

giques a un effet défini, non seulement sur l'attitude psychologique de l'individu, mais aussi sur sa structure tissulaire et humorale. Nous ne savons pas dans quelle mesure les influences mentales du milieu sont capables de stimuler ou d’étouffer les tendances ancestrales. Sans nul doute, elles jouent un rôle capital dans la destinée de l'individu. Elles annihilent parfois les plus grandes qualités spirituelles. Elles développent aussi certains individus au delà de toute attente. Elles aident celui qui est faible, rendent plus forts les forts. Le jeune Bonaparte lisait Plutarque et s’efforçait de penser et de vivre comme les grands hommes de l'antiquité. Il n’est pas indifférent qu’un enfant s’enthousiasme pour Babe Ruth ou pour George Washington, pour Charlie Chaplin ou pour Lindbergh. Jouer au gangster n’est pas la même chose que jouer au soldat. Quelles que soient ses tendances ancestrales, chaque individu est aiguillé par les conditions de son développement sur la route qui Je conduira soit aux montagnes solitaires, soit au flanc des collines, soit à la boue des marécages où se plaît l'humanité.

L'influence du milieu sur l’individualisation varie suivant l'état des tissus et de la conscience. En d’autres termes, un même facteur agissant sur plusieurs individus, ou sur le même individu à des moments différents de son existence, n’a pas des effets identiques. Il est bien connu que la réponse au milieu d’un organisme donné dépend de ses tendances héréditaires. Par exemple, l’obstacle qui arrête l’un stimule l’autre à un plus grand effort, et provoque chez lui l’actualisation d'activités restées jusqu'à ce moment potentielles. De même, aux périodes successives de la vie, avant ou après certaines maladies, l'organisme répond de façon différente à une in-